jeudi 14 février 2013

dermatophilose




Valhanac est arrivée avec un joli cadeau cutané : une dermatophilose...

Derrière ce nom mi-barbare, mi-acidulé se cache une infection cutanée due à la prolifération de bactéries qui touche les chevaux immunodéprimés lors d’épisode pluvieux.

Aussi appelée « gale de pluie » ou « croutes de pluie » elle a la même origine que ce que l’on appelle communément la gale de boue (la vraie gale de boue étant due au développement d’acariens et étant rare). Ce sont les mêmes bactéries qui se développent sur la peau dans les lieux humides. Dans le cas de la gale de boue, c’est la boue qui joue le rôle anaérobique, dans le cas de la gale de pluie, c’est la pluie emprisonné sous un pelage en mauvaise état et mal entretenu. Les bactéries se développent dans le sillon des coulures de l’eau de pluie.
La dermatophilose équine est une infection bactérienne due à l’exposition d’une blessure aux moisissures. Cette maladie peut contaminer tous les chevaux et se transmet par la piqûre de puces ou de tiques, par les matériels de pansage et la sellerie.

Une fois que la maladie est détectée chez un cheval ou le troupeau tout entier, elle va rester en veille mais attend des conditions saisonnières favorables pour se manifester. Une fois qu’un cheval est contaminé, la maladie va se manifester chaque année.

La dermatophilose se reconnaît par des lésions dans différentes parties du corps du cheval. Vérifiez si le cheval présente une lésion quelconque surtout son dos ou sa croupe. La couche inférieure des poils est maculée de petites croûtes qui sont susceptibles de laisser des petites plaies saignantes de la taille d’un œuf lorsqu’on les arrache. La couche inférieure de la croûte est concave avec les racines des poils protubérants. Cette couche peut être couverte de pus jaune orangé. Le cheval atteint de la dermatophilose n’a pas de démangeaisons mais les parties affectées sont douloureuses lorsqu’on les touche.
On peut traiter la dermatophilose en mettant le cheval dans un environnement bien sec. Donnez-lui un bain régulier avec un shampooing antimicrobien contenant du chlorhexidine ou du povidone iode pendant la première semaine puis deux fois par semaine jusqu'à ce qu’il guérisse. Pour certains cas, des antibiotiques par voie orale ou une injection peuvent être vitaux pour le cheval.
Dans le cas de Valhanac, la maladie est très étendue, mais pas surinfectée. Elle était relativement facile à diagnostiquer puisque pas de démangeaisons mais une grande sensibilité au touché, cela écarte d’office les champignons.
La suspicion de teigne étant toujours présente, nous avons donné traitement en interne : dermogine. Ce produit contient principalement du  Griséofulvine antibiotique fongistatique (contre les champignons dermatophytes, qui aiment l'épiderme donc mais inefficace contre les bactéries).
A côté de ça, la mise au box de Valhanac lui a permis de trouver un environnement sec, qui a grandement facilité sa guérison. Elle a rapidement été au pré la journée avec une couverture imperméable.
En application locale, la première semaine pas grand-chose, les croutes trop douloureuses pour le soigner directement. Dès que j'ai pu, j’ai appliqué un mélange maison d’huiles essentielles antifongiques et antibactériennes car elles le sont quasiment toutes. Donc ça a été HE palmarosa + tea tree + lavande diluées dans de l’huile d’amande douce ou huile d'olive selon les stocks, avec ajout de HE de carotte pour aider à la repousse du poil et à la cicatrisation. Vous trouverez la recette ici : recette de l'huile anti dermatophilose.
Valhanac n’apprécie pas particulièrement les soins, ça reste des zones sensibles et douloureuses pour elle.
Par précaution nous lui avons aussi fait des shampoing à l'immavéral (contre les champignons dont teigne), qui n'ont servi à rien. Pour soigner une dermatophilose ce sont des shampoings avec un savon sans savons antimicrobiens (type septivon) ou à la limite à la bétadine scrub diluée qui sont efficaces pour éliminer les bactéries (microbes, bactéries = même combats, même armes).
A son arrivée : croûtes avec du pus dessous :

La semaine dernière : les croutes partent à toute vitesse laissant des plaques de peau sur lesquelles les poils commencent à repousser.



mercredi 13 février 2013

Val dans la neige

Val dans la neige, premières présentations...

mardi 12 février 2013

premières sorties




Val est une jument arabe, sa volonté à aller vite et nez au vent est donc assez forte. C’est aussi une jument très sensible et fine, les gestes brusques, les haussements de voix, tout prend des proportions plus grandes à ses yeux et elle y réagit très fortement.

Je me suis donc rapidement rendue compte qu’il fallait que je sois en permanence avec une énergie très basse, une voix rassurante et des gestes très mesurés.


En effet, lors de nos premières sorties en main, Val voulant avancer et moi voulant maintenir la distance de sécurité à tout prix, je me suis rapidement rendue compte :
- la distance de sécurité n'était pas totalement acquise dans les lieux calmes, c'est devenu ingérable avec le stress de l'extérieur,
- maintenir la distance de sécurité ne me permettait pas d'avoir une jument attentive à moi,
- la faire reculer en situation de stress, l'acculait et la pousser au cabré, comportement qui lui vient très facilement (au pré, en liberté etc...) 


Donc, j'ai manifestement grillée des étapes et mal appliquée les distances. J'ai maintenant plusieurs pistes de travail :
- rester toujours calme et mesurée, 
- tenter de bannir totalement les gestes brusques et réactions fortes,
- ne pas aller dans des situations stressantes si ça n'est pas acquis dans le calme : concrètement ne pas sortir du box tant qu'elle n'est pas calme et toujours hors de ma bulle, puis de l'écurie, de la carrière de la pension, etc... 
- essayer de diviser la difficulté en paliers accessibles. 
- augmenter la distance de sécurité, avoir quasiment la jument en bout de longe. Cela devrait me permettre de mieux arriver à la gérer si elle se cabre ou autre, et surtout elle devrait se sentir beaucoup moins agressée par ma personne et mes gestes si elle est plus loin. On gagnera en calme. De plus, après observation, quant elle est détendue, elle se met naturellement très loin. 
- devenir un élément rassurant pour elle, un repère, trouver des exercices simples et routiniers qui lui permettent de se détendre et de pouvoir se concentrer sur moi : travail en carrière en longe ou en liberté, recherches en cours.... 

lundi 11 février 2013

par où commencer ?




L'arrivée d'un cheval tout beau, tout nouveau, fraîchement sorti de sa pâture vous amène certainement à vous poser quelques questions....

Quelle direction prendre ?
Quels fondamentaux mettre en place ?
Quels outils utiliser ?

Et rapidement, vous vous questionnez sur le type de relation que vous voulez entretenir avec votre cheval... 

Vaste question !



Certains vous diront de commencer par établir un respect mutuel, qui commence d'abord par le respect de votre cheval par rapport à votre personne. C'est le cas de la quasi-totalité des méthodes dites éthologiques, où vous commencez inébranlablement par apprendre à votre cheval à faire attention à vous, puis à contrôler ses pieds. Evidemment, les outils utilisés, le stick et le licol éthologique, sont désagréables au cheval, dans le but de le faire réagir et céder rapidement.

D'autres pensent au contraire qu'il faut commencer par établir une belle relation avec votre compagnon équin. Qu'il faut se rendre agréable et intéressant à ses yeux et ce dès le début. Pour cela vous pouvez le motiver avec des exercices simples et accessibles, grandement récompensés. Mais aussi devenir un point de repère et une source de confort pour lui, le cheval étant naturellement stressé il cherchera et appréciera cette sécurité.

Comme souvent, la vérité se situe probablement dans un juste milieu entre renforcement négatif et renforcement positif. Entre poser un cadre sécuritaire et établir un lien de confiance et d'intérêt avec son cheval....

Tout un programme !