Voilà, après la dermatophilose, Val a des molettes tendineuses sur l'antérieur gauche. Les molettes sont des tares molles dues à une accumulation de liquide synovial au niveau des tendons en général juste au-dessus du boulet. Ces tares sont des résultats d'une inflammation des tendons.
On distingue les molettes tendineuses qui relèvent donc d'un problème de tendons, des molettes articulaires qui révèlent un problème plus grave lié au fonctionnement de l'articulation.
Elles sont la plupart du temps bénignes et non douloureuses pour le cheval (ce qui est le cas de Val), l'important et de trouver et agir sur la cause de l'inflammation. Certains chevaux ont des molettes en permanence ou à répétition et vivent très bien avec.
Le traitement est simple : anti-inflammatoires pendant 6jours (equipalazone dans la cas de Val), repos pour ne pas solliciter les tendons, marche et bandes de repos pour éviter les engorgements, et douches à l'eau froide (au moins 5m), tout ce qui est froid étant bon en cas d'inflammations. Je fais aussi des cataplasmes d'argile qui a aussi des vertus drainantes (les cataplasmes de choux ou des massages avec des huiles essentielles d'eucalyptus, genévrier, patchouli et romarin dans une base d'huile végétale peuvent aussi être utilisés).
Dans le cas de Val, pour mieux comprendre la cause, un petit retour en arrière est obligatoire :
A son arrivée en janvier, elle avait les pieds très longs, certainement pas parés depuis plusieurs mois. Donc dès qu'on a pu lui prendre les pieds correctement, elle a vu le maréchal, courant février.
Malheureusement ce maréchal lui a paré les pieds très court, comme "il le fallait" pour avoir de beaux pieds sans prendre compte du passé de la jument ni de mes recommandations. Résultat ce parage "traumatique" puisque brutal, a créé de nombreux désordres chez Val, notamment dans ses appuis. Cela s'est traduit par une légère boiterie sur le cercle à main gauche le lendemain, puis plus rien. Val allait au pré sans soucis et faisait toujours autant la folle, on ne s'est pas plus inquiétées, de toute façon il fallait surtout attendre que les pieds repoussent.
Quelques semaines plus tard, un engorgement était devenu récurrent au niveau de l'antérieur gauche quand on la sortait du box. Après une balade ou en rentrant du pré, cela diminuait fortement, mais l'antérieur gauche restait plus "gras" que le droit.
La véto devant repasser pour le vermifuge et le rappel de vaccins, je lui ai demandé de regardé l'antérieur gauche. Résultat : molettes tendineuses et donc le traitement du début (6 jours d'équipalazone, box et marche). Cependant nous n'avons pas respecté l'indication de la mise au box, Val a donc continué à aller au pré, avec la marche naturelle que ça implique, mais aussi les risques qui en découlent.
Malgré les soins, cette tare indique qu'il y a un problème au niveau des pieds sous-jacent qu'il faut résoudre.
Un autre maréchal est donc venu voir Val. En testant avec une pince à sonder et en regardant son déplacement, il décèle une gêne en mamelle à l'extérieur de chaque antérieur, cela étant plus douloureux sur l'antérieur droit (qui en plus à un évasement en interne, mais c'est un autre souci). Il pare très légèrement les antérieurs et découvre un hématome en pince de l'antérieur droit, ce qui est pour lui la trace d'une inflammation dans le pied. Val a donc en réalité eu mal à l'antérieur droit suite au parage trop court, elle a donc reporté son poids sur l'antérieur gauche. Ce dernier ayant eu aussi ses appuis modifiés par le parage, la surcharge a créé rapidement des frottements et une inflation des tendons, d'où l'apparition des molettes.
Le maréchal lui a donc posé une paire de fer à froid, pour qu'elle puisse à nouveau s'appuyer sur l'antérieur droit sans gêne et que le gauche puisse guérir.
Ces fers lui seront retirés à son prochain passage, quand la corne aura bien repoussée, l'on pourra alors re-envisager de la mettre pieds nus.
EDIT : la molette de Val a finalement disparue non pas comme indiqué par les vétérinaires et autres pro avec des fers et de l'equipalazone + box, mais avec tout l'inverse : passage au pré H 24, déferrage et parages très réguliers. A noter que Val engorge toujours très facilement des antérieurs, notamment si on travaille dans des sols trop profonds. Lors de sa visite d'achat, la vétérinaire m'a rassuré sur ce point, un excès de synovie dans les articulations, surtout chez les jeunes chevaux, n'est pas alarmant en soit, ce qui l'est, c'est quand l'excès (la molette donc) reste car ça peut être le signe d'une inflammation.
Bonsoir,
RépondreSupprimerTrès bonne année à vous et à votre juju!
J'ai lu votre article avec grand intérêt, car mon cheval présente une molette sur l'antérieur gauche (sur le boulet) d'une taille assez importante. C'est un PRE de 5 ans et sa molette est là depuis un an déjà. Je voudrais savoir si nous pouvions échanger par email ou par téléphone par exemple? J'ai essayé tellement de produits et je ne trouve toujours pas la solution.
Effectivement j'ai bien noté votre progression lorsque le cheval est passé au pré. Moi aussi cela a été le cas pour un pré 24h/24 pendant 6 semaines. Néanmoins, il est revenu au box et c'est reparti... Je voudrais avoir votre avis donc si vous pensez qu'il est possible de soigner sa molette en le gardant au box.
Mon mail: anna.talanova87@gmail.com
mon tél: 06 68 32 24 35
Merci beaucoup!
Anna
Bonjour Anna,
SupprimerJe ne suis pas vétérinaire, mais si la mise au pré a été fructueuse, comme j'ai pu le constater aussi sur ma jument, je continuerais dans cette direction. Les molettes dans le cas de ma jument sont liées à une accumulation de synovie, le mouvement permanent est le seul remède efficace sur le long terme que j'ai trouvé. Ça me semble donc compliqué de soigner une molette au box.