mercredi 27 juillet 2016

stage clicker training avec Hélène Roche, jour 1


Le weekend dernier j'ai participé avec Valhanac à un stage de clicker training, méthode de travail des animaux uniquement basé sur des renforcements positifs animé par Hélène Roche, l'auteure du livre "Motiver son cheval" paru chez Belin dont j'avais fait la fiche de lecture ici.

Je suis partie avec C. Valhanac et Siwa. A deux nous avons pu louer un petit camion dans une pension voisine. Pour les deux juments, c'était leur premier stage dans une écurie extérieure.

Samedi matin réveil à 6 h, arrivée à l'écurie, récupération des juments au pré et derniers préparatifs. Nous avons eu quelques difficultés à embarquer Siwa dans le camion liées au fait qu'elle ne savait pas tourner dedans. La route s'est déroulée sans soucis, le camion étant très facile à conduire et notre trajet nous amenant à couper à travers le 77 de plus en plus rural.

Arrivées sur place avec quasiment une heure de retard. Accueillies par l'organisatrice, nous avons déchargé les juments, puis nous les avons mises dans le pré spécialement réservé pour elles et on a filé dans la magnifique maison pour écouter la théorie.

lieux du stage et notre demeure du weekend, la vie de château
le pré réservé pour les juments

Nous avons raté la moitié des présentations des participantes (eh oui que des filles !) mais pas la partie théorie. Cette dernière était pas mal axée sur les théories de l'apprentissage. Elle était différent du livre en tout cas. Même si rien de très nouveau pour moi, mais j'ai quand même appris pas mal de choses. 

Pour rappel un renforcement est le fait de favoriser un comportement, à l'inverse d'une punition qui rend moins probable le fait que le comportement se reproduise à nouveau. Positif veut dire qu'on ajoute un stimulus, négatif veut dire qu'on le lui retire. Un renforcement positif est donc une stimulus agréable (récompense gustative par exemple) qu'on ajoute quand le comportement désiré est effectué. A l'inverse un renforcement négatif est un stimulus désagréable (une pression ou un geste répété) qu'on retire quand le comportement désiré est effectué. Il existe aussi deux autres méthodes de conditionnement opérant, la punition positive : on ajoute un stimulus négatif (en général on frappe) et la punition négative où l'on retire un stimulus agréable (privation de nourriture, sorties, etc...). On voit donc que le négatif est nommé ainsi car c'est une "soustraction", pas parce qu'il est mauvais, de la même façon que le positif est l'ajout de quelque chose qu'il soit agréable ou désagréable.

Hélène Roche est très claire, on a beaucoup digressé, sans jamais perdre de vue sa trame et dans chaque cas particulier elle arrive à trouver des pistes de réflexion et de donner un enseignement plus général, soit en écartant les affirmations non prouvées scientifiquement, soit en contrebalançant avec ce qui est à l'heure actuelle en recherche ou déjà validé. 
J'ai même eu des réponses à plusieurs questions que je me posais sans avoir à le faire. Par exemple les moments où Val attaquait les autres chevaux quand je la travaillais au clicker quand elle était au box, était lié au fait qu'elle avait faim vu qu'elle était rationnée, tout simplement. Les récompenses alimentaires généraient énormément de frustration que je ne pouvais pas maîtriser. Heureusement pour moi, Val se retournait contre les autres chevaux, moi ça aurait pu être pour ma pomme. C'est vraiment pas anodin de travailler avec de la nourriture, surtout sur des chevaux dont le régime alimentaire n'est pas suffisant ou satisfaisant.

Là aussi elle a rappelé plusieurs fois que ça n'était pas parce qu'on travaillait en renforcement positif que le cheval vivait un moment agréable ou "positif". Ça n'est qu'un outil, déjà ça peut être bien ou mal fait et générer beaucoup de frustration, d’excitation ou d'énervement. Mais surtout il n'y a que le cheval qui peut dire si c'est oui ou non il vit un moment plaisant, ça n'est pas à nous d'en décider. On peut très bien en travailler au clicker générer des situations désagréables ou à l'inverse travailler en renforcement négatif et générer des situations agréables. 
De la même façon le clicker n'est pas un outil magique qui permet de créer un relationnel très fort. Ça n'est pas parce qu'on a des carottes qu'on devient le centre du monde de notre cheval. Elle donnait l'exemple de delphinarium où certains dauphins se barraient quand ils voyaient arrivaient certains entraîneurs. Ce sont des animaux qui font tous les jours les mêmes exercices, certains dresseurs arrivent à rendre ça intéressant, d'autres visiblement non.

Après on s'est exercé à la manipulation du clicker avec une balle : fallait clicker quand elle touche le sol. Puis par 2 ou 3 on s'est exercé avec la cible et le clicker : clicker au bon moment, cible à montrer puis cacher, friandise à donner en tendant bien le coude.

Ensuite la pratique, on commence par une démo d'une participante plus avancée avec son cheval qui ont enchaîné toute une série de tours très réussis. Ensuite elle voulait passer d'un code gestuel à un code verbal sur un exercice. Très intéressant à regarder faire, je n'avais jamais expérimenté. Le principe c'est de faire : nouveau code + ancien code + click. Petit à petit on diminue l'ancien code pour ne plus avoir que le nouveau, sur un code gestuel c'est plus évident à faire. De fait, le cheval a compris au bout de quelques répétitions.

Ensuite on a vu la seule jument du stage qui n'avait jamais fait de clicker. Nous avons commencé en contact protégé par l'habituer au son du clicker 3-4 fois (juste un click = une friandise). Puis elle a vu la statue toujours en contact protégé. La jument a très vite compris le principe, on a introduit la cible. Puis alterné cible et statue. Ces deux exercices sont deux fondamentaux qui servent tout le temps par la suite, le premier permet dans un premier temps de faire comprendre au cheval les règles du jeu : il ne pas fouiller les poches mais rester bien immobile dans son axe pour avoir la récompense. Le second sert en toute occasion, le cheval doit toucher avec son nez une cible. On peut ensuite lui faire toucher des cibles au sol avec les pieds, ou d'autres parties du corps. De même que la cible avec le nez peut nous permettre de guider le cheval.

dernières explications avant de commencer l'exercice de la statue
cible en contact protégé

Ensuite on a revu les mêmes exercices statue et cible avec Val et Siwa au box. Val était peu concentrée, on a commencé la statue sans qu'elle reconnaisse l'exercice, du coup elle ne comprenait pas, ça l'a très vite soûlé et elle s'est barrée manger du foin dans son box ! J'ai dû la rappeler et clicker plus vite pour qu'elle rentre dedans. Dès qu'on a sorti la cible, elle était à fond. Mais déjà ça montre que mon positionnement est tellement peu clair, qu'elle ne fait pas la différence entre quand on commence un session et quand je ne lui demande rien.
Voila le nœud du problème pour moi : je me positionne tout le temps de la même façon quelque soit ce que je demande à Val, c'est à dire face à elle légèrement sur sa gauche. Du coup pour elle, c'est hyper dur de faire la différence entre mes codes, vu que le seul truc qui change c'est la main (parfois code vocal). Je savais déjà que j'avais un soucis de code trop ressemblants, mais je n'avais jamais fait attention à mon positionnement du corps (position par rapport au cheval, orientation des épaules, etc...) ! C'est tellement évident pourtant, les chevaux lisent l'ensemble de notre corps comme indication, pas seulement notre main ou notre voix. Ça explique aussi la raison pour laquelle parfois quand on travaille, elle se barre : je ne suis pas assez claire, elle ne comprend rien, ça la soûle !

Pause midi. Pis on a repris l'après midi statue et cible au box avec les trois juments, mais avec une longe à la place de la porte. 

exercice de la statue,
jument bien dans son axe est récompensée


Après on a pris Val et Siwa dans la carrière pour qu'elles s'habituent au lieu. On ne les as jamais séparé du weekend, ça n'était pas le truc qu'on était venue travailler et ça aurait été pas constructif d'essayer de les faire travailler en état de stress lié à la séparation. 
J'ai essayé de demander des exercices à Val, je me suis prise de gros vents... Je savais déjà pourquoi, m'enfin c'était frustrant ! Hélène à de suite mis le doigt sur un "truc" que j'ai mis en place pour palier au fait que Val ne fait pas la différence entre quand je lui demande quelque chose et quand je ne lui demande rien : je fais un appel de langue avant chaque demande, ce qui est très pénible parce que du coup j'en fait tout le temps !
On a aussi essayé d'améliorer le salut de la Reine avec la cible sur Val, mais c'était pas hyper concluant car Val voulait mordre la cible au lieu de la toucher avec la lèvre supérieure entre ses antérieurs, donc on a déjà travailler là dessus.


statue, récompense grattouilles des oreilles

Voila fin de la première journée ! 

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